L’opposition tadjike appelle Trump à exercer son influence sur Rahmon afin de libérer les prisonniers politiques

Emomali Rakhmon et Donald Trump. Photo du site sputnik.tj

Les dirigeants des organisations d’opposition tadjikes basées à l’étranger ont appelé le président des États-Unis Donald Trump exercer son influence sur le chef de la république d’Asie centrale Emomali Rakhmon sur la question de la libération des prisonniers politiques. Une lettre ouverte adressée au chef de la Maison Blanche a été publiée sur le site du « Mouvement pour les réformes et le développement du Tadjikistan ».

Les opposants ont exprimé l’espoir que lors de la prochaine rencontre des deux présidents le 6 novembre, qui se tiendra dans le cadre du sommet « Asie centrale – États-Unis » (« C5+1 ») à Washington, M. Trump appellera M. Rakhmon à libérer les prisonniers politiques et à engager un dialogue fondé sur les principes du droit international et des droits humains.

Le leader américain a également été prié de soulever la question des répressions politiques systématiques au Tadjikistan. Selon les auteurs de la lettre, la république d’Asie centrale traverse aujourd’hui une crise profonde, car en trois décennies de régime autoritaire, le pays s’est transformé en « un espace de contrôle total, de peur et de persécutions ».

« Des milliers de citoyens ont subi des persécutions politiques, des centaines ont été torturés et victimes de disparitions forcées. Plus de 8500 prisonniers politiques – journalistes, avocats, défenseurs des droits de l’homme, chefs religieux, activistes et représentants de l’opposition démocratique – sont détenus en prison. Parmi eux se trouvent des femmes, des personnes âgées, ainsi que des proches d’opposants, punis uniquement pour leurs liens familiaux », indique l’appel au président Trump.

Selon les représentants de l’opposition, les morts en détention, le recours à la torture, le refus de soins médicaux et les humiliations sont devenus la norme. L’absence de concurrence politique et la destruction de la société civile mènent à la radicalisation, ce qui constitue une menace pour la sécurité régionale, y compris pour les intérêts des États-Unis et de leurs alliés. Et ignorer cette crise pourrait entraîner une augmentation de l’extrémisme et une déstabilisation en Asie centrale.

Les auteurs de la lettre ont souligné la contribution du président des États-Unis à la libération de prisonniers politiques au Bélarus, ajoutant que cela avait constitué un exemple du leadership mondial des États-Unis dans la défense de la liberté et de la dignité humaine.

La lettre ouverte à Trump a été signée par le président du « Mouvement pour les réformes et le développement du Tadjikistan » (Amsterdam) Sharofiddin Gadoev, le chef de l’organisation « Jeunesse pour la renaissance du Tadjikistan » (Londres) Ubaidullo Saidi et le leader du « Mouvement des réformateurs du Tadjikistan » (Paris) Muhammadikboli Sadriddin.