Les responsables de deux départements du ministère de l’Intérieur de l’Ouzbékistan démis de leurs fonctions

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L’adjoint du ministre de l’Intérieur de l’Ouzbékistan et chef du Département de la sécurité publique, Bekmourod Abdoullaïev, ainsi que le chef du Département de l’application des peines du ministère, Roustam Toursounov, ont été relevés de leurs fonctions. Les documents correspondants ont été signés par le président de la république Chavkat Mirzioïev, rapporte son service de presse.

Le 3 novembre, le chef de l’État a tenu une réunion avec les forces de l’ordre, au cours de laquelle ont été discutées les mesures de lutte contre la cybercriminalité et la numérisation du contrôle du ministère public.

Les responsables ont noté qu’aujourd’hui, le pays compte plus de 31 millions d’internautes. Au cours des cinq dernières années, le nombre de cybercrimes a été multiplié par 68, et rien que cette année, environ 46 000 cas ont été identifiés. Les dommages matériels causés aux citoyens et aux entreprises ont dépassé 1 200 milliards de soums (près de 100 millions d’euros).

Selon les autorités, le nombre de cas de fraude liés aux données personnelles, aux cartes bancaires et aux signatures électroniques a considérablement augmenté. En même temps, il n’existe pas de mécanismes de protection fiables, et certains entrepreneurs stockent même les informations des clients dans des bases de données ouvertes.

En conséquence, il a été proposé de mettre en œuvre des projets pour améliorer les aspects juridiques, technologiques et méthodologiques de la cybersécurité. Il est également important d’introduire des exigences obligatoires pour le traitement des données personnelles, de créer un registre des opérateurs travaillant avec ces informations et de renforcer la responsabilité en cas d’utilisation illégale.

De plus, les représentants des départements concernés ont proposé le lancement de systèmes modernes de protection lors de l’octroi de microcrédits en ligne. Notamment, prévoir l’exemption des citoyens des obligations liées aux prêts contractés à leur insu, ainsi qu’assurer le blocage 24 heures sur 24 des comptes bancaires suspects. La nécessité de mesures pour prévenir les attaques sur les appareils intelligents et les opérations illégales avec les crypto-actifs a également été discutée.

M. Mirzioïev a approuvé ces propositions et a ordonné de renforcer les capacités du Centre de cybersécurité du ministère de l’Intérieur, d’améliorer l’efficacité de la lutte contre la cybercriminalité et d’introduire sept nouveaux types d’expertises pour résoudre rapidement ces activités illégales.

La question de la numérisation a été soulevée lors de la réunion. Par exemple, grâce à ce processus, 7 500 milliards de soums (environ 540 millions d’euros) ont été économisés cette année lors des procédures d’achat. Mais, parallèlement, depuis le début de l’année, les organismes publics ont approuvé plus de 7 000 documents illégaux, et l’action des services de contrôle a entraîné la violation des droits de 12 500 entrepreneurs.

Afin de résoudre ces problèmes, il a été ordonné de créer un système de contrôle à distance de l’application des lois et de numériser entièrement le processus de vérification des décisions prises par les organismes publics. De plus, un contrôle numérique du ministère public a été introduit dans le système du Parquet général, ce qui permettra de suivre en temps réel les actions des fonctionnaires et d’assurer la transparence de leur travail.

L’urgence de cette tâche s’explique par le fait qu’en 2025, des erreurs de la part des enquêteurs ont été identifiées dans 1 300 cas, et les tribunaux ont renvoyé 637 affaires pour complément d’enquête en raison de diverses insuffisances.

Il a donc été décidé de numériser l’ensemble du processus – depuis la réception du signalement d’un crime jusqu’à l’exécution de la décision judiciaire – et d’introduire des technologies d’intelligence artificielle. Cette approche réduira l’influence du facteur humain et renforcera la responsabilité des employés des départements concernés.